
Dans le silence des collines, là où le vent murmure aux esprits et où la terre parle encore la langue des ancêtres, les Bagba, branche spirituelle et singulière des Yonyonsé, veillent sur un trésor ancien : le Tiibo.
Le Tiibo n’est pas un simple objet sacré. Il est l’autel vivant, le cœur battant de la foi des Bagba. Autour de lui se tissent les liens invisibles entre le monde des vivants et celui des esprits. Chaque génération y renouvelle ses vœux de paix, de prospérité, de fécondité et de guérison, dans un dialogue silencieux avec les forces qui les précèdent et les accompagnent.
La gestion du Tiibo n’est pas un droit, mais un devoir sacré, réservé aux initiés capables de lire les signes, de dialoguer avec l’invisible. Car là où certains voient de la poussière, d’autres perçoivent des présages.
Mais le Tiibo dépasse les frontières de la communauté. Hommes et femmes venus d’ailleurs s’y rendent, porteurs d’un espoir, d’un besoin, d’une promesse. Ils trouvent, dans le souffle ancestral du Tiibo, un espace de réconfort et de renouveau.
Les prénoms comme Tiibo, Tibila, Tipoko, Tibnogdo sont plus que des identités. Ce sont des signes spirituels, des témoignages d’un pacte ancien entre une famille et le monde des esprits.
Totem de la communauté, le chien, gardien silencieux, veille sur cet héritage. Fidèle, courageux et alerte, il incarne la protection spirituelle et l’intimité avec les mondes invisibles.
Tiibo, c’est la mémoire vivante d’une foi enracinée, la pierre angulaire d’une sagesse ancestrale, et la lumière qui guide les pas de ceux qui croient encore aux forces du sacré.